23 décembre 2019
Plutôt que de faire le très couru top des meilleurs albums de l’année, pourquoi ne pas regarder ce qui s’est passé cette dernière décennie ?
Soyons clairs, à part quelques exceptions, les années 2010 ont été d’un ennui sans fond, où est passée la guitare électrique ? Quedal ! Peau de zob ! La facilité, le rendement à court terme, la ménagère de moins de 50 ans, la gestion d’un groupe, les légendes old school rincées parfois pathétiques mais qui tournent toujours, autant de raisons pour que la musique se market, se formate.
Les années 2010, une décennie molle, trop de portnawak, trop de rien, mais j’ai tout de même été embarqué par quelques albums :
1 – Gojira : Enfants sauvages, bouddhistes électriques, initialement nommés Godzilla dans les années 90, les avocats du monstre japonais eurent raison de ce copycat français, le changement de quelques lettres, la prononciation très proche feront l’affaire. Captivant l’hexagone, puis le monde, Gojira sort, « L’enfant sauvage » en 2012 et « Magma » en 2016, vivement la suite.
2 – Last Train : Venus d’une autre planète les copains d’enfance de l’Est de la France cassent les convenances en proposant de longs morceaux, des charges de guitares, et des prestations scéniques volcaniques. Je les ai vus la première fois sur scène en 2014, je les ai joués dans mon émission, ils ont grandi, ils ont fait des centaines de concerts en France et ailleurs, tant mieux car des groupes comme ça, c’est rare. « Weathering » 2017, « The Big Picture » 2019.
3 – Gary Clarke Jr : Cet immense guitariste Texan a sorti « This Land » en 2019, un vrai bain de jouvence dans lequel sont mélangées des parties électriques remarquables et des influences adolescentes, Blues, Rythm N’ Blues, Rock et Punky. Sorti en début d’année, je ne cesse d’écouter « This Land », comme une cure bienfaitrice.
4 – Royal Blood : Whaouh ! Un batteur et un bassiste-guitariste c’est tout ? Cela n’aurait pas suffit s’il n’y avait pas eu de courts titres tranchants que personne n’oublie, c’est ça le talent. Royal Blood c’est une bête de tatouage, et une nana accrochée à sa barre de pole dance. « Royal Blood » 2014, un album nickel chrome.
5 – Point de guitares dans « Ghosteen » de Nick Cave & The Bad Seeds, il y a la douleur, puis la résilience, il y a du noir et puis quelques lumières, il y a l’amour d’un père pour son fils disparu, il y a le voyage qui les réunira, il y a le vague à l’âme de « Gymnopédie N°1 » d’Erik Satie, l’immense tristesse de « Adagio for Strings » de Samuel Baber. Chaque fois que je me passe «Ghosteen », je suis au bord des larmes, l’émotion est tellement puissante, comme une thérapie proche de la délivrance.